Charentaise charentaise.-
Quatre designers ; Valentin Patis, Lola Carrel, Mathilde Pellé et Olivier Peyricot, posent leurs regards sur le territoire des Charentes. Ils mettent en évidence les ressources matérielles et immatérielles dans une exposition qu’ils nomment Almanach présentée la Fondation d’entreprise Martell. C’est dans ce cadre que j’ai été invité pour une résidence de cinq semaines.
D’un côté la charentaise. Pantoufle emblématique de la Charente, réputée pour ta technique du cousu-retourné et son histoire avant-gardiste. C’est une des ressources ciblée par les designers durant leur enquête de terrain. De l’autre, une région où la laine représente un gisement de 2300 tonnes brutes avec un cheptel de 1,15 million d’ovins. L’analyse des chutes des charentaises a révélé une problématique liée au recyclage de ces dernières. L’alliage de matières naturelles et pétrochimique empêche la valorisation des rebuts par voie industrielle. La charentaise en elle-même ne peut pas prétendre à une seconde vie. Comment pallier l’utilisation du plastique dans le chausson? Comment réintroduire la laine locale dans un produit emblématique de la région et ainsi créer un réseau vertueux de l’éleveur à l’objet?
Durant ma résidence, j’ai développé quatre procédés de fabrication de charentaise utilisant les laines locales et / ou françaises. Quatre procédés, quatre prototypes qui rendent compte de ma démarche : des pantoufles sans colle, ni matières synthétiques avec l’objectif de tisser des liens entre les acteurs du territoire. En partenariat avec l’entreprise Laine et Compagnie, l’éleveuse Cécile Maisonnier, le Passe Trame et l’Atelier Charentaises. Une collection est en cours de développement.