Le tapis Liber se veut être un immense pelage végétal qui dévoile la plante dans son aspect brut. Moins connu que le lin, le chanvre questionne. La perte des savoir-faire, la reconstruction de la filière, les controverses liées aux réglementations européennes – le chanvre est un sujet contemporain au fort potentiel pour demain.

Même si la laine n’est pas apparente, le tapis Liber évoque une entraide entre deux filières. Cette dernière date d’une époque où le chanvre se cultivait largement en France. Les troupeaux de brebis pâturaient dans les champs. Ainsi leurs déjections servaient à fertiliser les sols notamment pour la pousse du chanvre.

Le tapis mesure 6 mètres de diamètre. Il fait partie de la scénographie extérieure imaginée par la paysagiste Anne Emmanuelle Crétier pour la biennale Amour Vivant. Elle s’est déroulée à Paris du 12 au 22 octobre 2023. Elle fait le choix d’aménager la cour extérieure du bâtiment comme une scène végétale où se rencontrent plusieurs entités.

D’une part, les plantes : figuiers, ail des ours, myrte, pommier où le village de l’artiste Marlène Huissoud prend place. Ses petites sculptures sont des maisons à insectes. Cet ensemble est rythmé par les enregistrements des plantes de Jean Thoby et Gwénolé Le Gal.

J’ai réalisé le tapis uniquement à la main par la technique du feutre de laine. La laine provient d’élevage ovin breton ; moutons d’Ouessant et de Landes de Bretagne. Le chanvre provient de la coopérative Virgocoop. Il est cultivé et transformé dans le sud-ouest de la France.